Prestige Nº 167, Juin 2007
  
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C’est dans les eaux chaudes de l’Océan Indien, dans l’archipel des Maldives précisément, que nous avons rencontré la géante de la famille des raies, la raie manta.
 

Voguant au fil de l’eau sur notre embarcation, sous un soleil de plomb, scrutant l’horizon pendant plus d’une heure à la recherche de raies, nous repérons soudain un banc de ces énormes poissons qui surgissaient puis disparaissaient dans cette mer des Maldives. Nous plongeons aussitôt en dépit d’une mauvaise visibilité due à la présence excessive de plancton. A peine couchés à même le sol, à trois mètres de profondeur, nous sommes surpris par la première raie, au corps impressionnant, qui apparaît derrière mon binôme avant de faire un subit demi-tour. Elle ne tarde pas, à notre grande joie, à être suivie par un cortège de dix autres, aussi énormes. Elles dessinaient tranquillement dans l’eau des cercles immenses, puis d’un coup changeaient leur trajectoire. Parfois des couples quittaient le groupe pour aller faire leurs manœuvres loin des autres. Nous avons vu un couple s’élever, en même temps, face à face puis se séparer chacun dans une direction différente pour se rejoindre quelques minutes plus tard, prêt pour un autre numéro. Magnifiques ces raies faisant le bal en battant doucement des nageoires dans un show des plus fascinants, non pour le plaisir de l’exhibition mais bien à la recherche du plancton, sa nourriture quasi unique. Etonnant spectacle aquatique, on dirait une vraie chorégraphie dans un amphithéâtre.

 

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C’est la première raie que nous avons repérée et qui a ouvert le chemin à une dizaine d’autres

 

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 Les deux cornes bien visibles de la raie manta. Elles servent à canaliser vers sa bouche la nourriture microscopique.
 

Très friendly, la raie manta s’approche des plongeurs et se laisse prendre en photo

Enorme poisson cartilagineux à corps aplati, la raie manta peut atteindre sept ou huit mètres pour un poids d’une à trois tonnes!
Ses fentes branchiales sont sur le ventre et ne sont visibles que lorsque l’animal est en position renversée. La manta est l’amie de l’homme qu’elle n’attaque qu’en cas de défense avec un fouet venimeux au bout de la queue. Contrairement aux autres raies, elle se pose rarement au fond des mers, on la voit parfois nager en surface et effectuer, en dépit de son poids, des bonds de plus de cinq mètres, sans doute pour se débarrasser des parasites agrippés sous son ventre. Ce poisson peut entreprendre de longs voyages dans les mers chaudes et tempérées, y compris en Méditerranée.

 

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Un mode de vie particulier

Les raies vivent en groupes. Il est rare de voir une raie nager seule. La femelle est ovovivipare, les œufs éclosent à l’intérieur de son corps, elle ne met au monde qu’un seul petit par portée, qui peut atteindre 2 mètres et peser 101 kilogrammes. La raie, malgré sa gigantesque taille, ne se nourrit que de plancton et de très petits poissons. Elle se sert de ses cornes légèrement incurvées pour canaliser vers sa bouche la nourriture microscopique en effectuant dans les eaux des trajets comme des danses pour aller à la recherche de ce plancton. 

Après avoir bien festoyé, elle digère tranquillement en se laissant flotter tel un immense voilier sur les eaux ensoleillées de l’océan.
La raie porte des dents sur sa mâchoire inférieure, pas pour se nourrir, loin de là, mais pour s’accrocher à son partenaire pendant l’accouplement. L’œsophage de la raie est nettement petit par rapport à son corps, ce qui permet à son estomac de ne recevoir que les petites proies. L’eau et la nourriture y pénètrent en même temps, les filtres branchiaux ont la tâche de faire le tri.

 

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Pourquoi l’appelle-t-on le diable des mers?

Ce sont les deux petites cornes plantées à l’avant de sa tête qui ont donné le surnom de «diable des mers» à la raie manta, bien que ce ne soit pas l’unique raison. La légende a sa propre histoire. Les marins ont longtemps cru qu’elle pouvait entraîner les.bateaux au fond de l’eau, qu’elle empêchait les chercheurs de nacre de remonter à la surface en s’étalant au-dessus d’eux.

 

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A quelle période de l’année peut-on voir les mantaaux Maldives?

En fait, on peut rencontrer les raies mantas au cours de deux saisons distinctes dans les îles des Maldives. Au Nord Est entre décembre et avril, période qui correspond à l’été dans cette région de l’Océan Indien, et entre mai et décembre au Sud Ouest où les températures redeviennent clémentes. On peut même les apercevoir nager tranquillement sur la surface de l’eau.

 

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Reportage et Photos: Simon Nadim 

 

 

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