Prestige N 256, Novembre 2014
C’était une rencontre fortuite. Le peintre Franca Casagli était assise dans son pavillon entourée par ses foulards dansants de soie peints à la main à la foire milanaise White: une vision poétique et singulière. Prestige a parlé à ce peintre italien qui a remporté plusieurs prix et qui s’exprime à travers son «foulard d’auteur».
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Franca Casagli entourée par ses peintures et foulards.
Vous avez commencé la peinture comme une passion, mais elle s’est rapidement transformée en une véritable profession qui vous permet de parcourir le monde avec vos foulards sur lesquels vous reproduisez, à la main, vos propres peintures. Comment l’art de la peinture s’est combiné à la production de foulard? Mon art est né d’une passion profonde pour la peinture à l’huile, surtout impressionniste à laquelle je suis liée grâce à mon appartenance et mon inspiration personnelle. J’aime représenter la réalité du lieu et la nature dans laquelle je suis née et j’ai grandi: Rimini la ville de Fellini, chaleureuse et pittoresque précisément peinte dans le style impressionniste, ma propre interprétation fraîche et vive qui trouve de plus en plus de succès auprès du public. Mes peintures sont tellement imprégnées d’émotions qu’elles sont parfois inconstantes. Je voulais qu’elles soient connues et partagées autant que possible, même les porter. Donc, environ 10 ans plus tard, après avoir commencé la peinture, j’ai eu l’idée d’imprimer mes peintures sur des foulards de soie, de sorte que ces émotions pouvaient être accessibles à beaucoup plus de gens.
Donc, vous utilisez vos peintures comme des impressions sur des foulards. Comment définissez-vous votre art à l’ère du Graphisme digital et du design textile? Dans cette ère technologique, je suis peut-être l’un des rares artisans qui restent en Italie qui utilisent encore leurs mains pour faire leurs propres créations. Je suis très fière de cela, parce que cela me procure une grande joie de voir comment les émotions et les sentiments peuvent être fixés sur la toile avec chaque coup de pinceau et ensuite être reproduits sur le tissu grâce au procédé technologique. Voilà comment j’utilise la technologie, mais l’art, je crois doit être fait à la main. La production industrielle de masse est autre chose et ne fait pas partie de mon identité. Donc je vous laisse les définitions, je me sens une créatrice dans le sens traditionnel du terme, un homo-faber(«l’homme créateur» en latin) qui crée et travaille à la main.
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Votre inspiration est votre vie quotidienne, votre environnement, danseurs de ballet, des jardins, des instruments de musique classiques … Comment conciliez-vous cela avec votre vie privée, et votre famille? Je peins souvent dans mes peintures des membres de ma famille ou des personnes que je vois dans ma vie de tous les jours et qui m’inspirent tous les jours et me transmettent un sens de la beauté sublime des choses: les danseurs dans leurs tutus, plantes et fleurs que j’ai dans le jardin, et bien plus encore! Je crois que rien ne se passe par hasard, ma famille m’a toujours soutenu avec enthousiasme depuis le début, il ya 14 ans. Certes, la vie d’une maman qui travaille est plus compliquée, mais je peux tout faire parce que j’aime vraiment ce que je fais. J’avais un autre emploi avant que ma passion ne devienne un emploi à temps plein, et j’ai récemment aussi instauré un canal de vente en ligne sur le site www.myluxurystyle.it/shop, pour que je puisse être totalement indépendante et garder les deux à la fois: ma vie de maman et ma vie en tant qu’artiste.
Propos recueillis par MARY DELL’EDERA