Christina à l’atelier. © Christina Debs
Vos créations se distinguent de celles des autres bijoutiers sur le marché libanais. Quelle est votre source d’inspiration? L’inspiration de mes collections émane d’études faites sur la façon dont les femmes se paraient depuis le début du millénaire. De par mes origines, je suis évidemment inspirée par l’histoire de la civilisation phénicienne.
Par exemple, l’histoire de la princesse phénicienne Europe, fille d’Agénor -roi de Tyr- et de Téléphassa dont l’effigie orne désormais toutes les monnaies de l’euro. Dans la mythologie, Zeus tombe amoureux d’elle et décide de se métamorphoser en taureau blanc pour la séduire. Europe est enlevée sur une plage de Sidon par lui et emmenée vers la Crète. De leur union naîtra Minos, Rhadamanthe et Sarpédon.
Offrir un bijou est souvent un acte d’amour mais toujours un acte de séduction. Evidemment je suis aussi influencée par tout ce qui m’entoure, la nature, l’art, le design…
L’originalité distingue vos collections, caractérisées par des lignes subtiles pleines de raffinement et de poésie, est-ce en raison de vos études de bijouterie à Paris? J’ai fait différentes écoles à Paris: Mes études à l’Ecole de la Rue du Louvre et à l’Ecole Boulle pour acquérir le côté technique de la conception de mes bijoux ; ma formation à l’AFEDAP, pour acquérir une vision plus contemporaine du bijou. Cette technicité alliée au développement de la créativité m’ont permis d’avoir une certaine liberté dans la création de mes collections.
Secret Garden collection. © Christina Debs
Vous aimez travailler avec des pierres dans des couleurs vives, qui nous ramènent aux bonbons acidulés de notre enfance, comment avez-vous réussi à combiner les couleurs fortes avec des formes minimalistes? J’aime bien travailler avec des couleurs vives tout en maintenant une simplicité dans mes créations et ainsi garder l’élégance et le raffinement de chaque pièce.
Hard Candy Collection. © Christina Debs Initials Collection. © Christina Debs
Vous êtes présente à travers des points de vente en France et aux USA, quelle est la part de votre chiffre d’affaires que vous réalisez des exportations? Depuis bientôt deux ans, je concentre mon énergie au développement à l’international. J’ expose dans des foires internationales ; durant la semaine de la mode à Paris ; à Las Vegas ; à Bahreïn ; et à Bâle, où j’étais la première libanaise acceptée au Hall 1 parmi les plus grandes maisons de Joaillerie et d’Horlogerie.
Actuellement la grande partie de mon chiffre d’affaires est bien réalisée à l’étranger. J’ai plusieurs points de vente à travers le monde, en Europe (Angleterre, Monaco, Allemagne, Suisse), USA (New York, Los Angeles, San Francisco), Asie (Hong Kong) et Moyen Orient (Bahreïn, UAE, Arabie Saoudite).
Wonderland Collection. © Christina Debs
Vous réalisez un modèle en plusieurs tailles, est-ce afin d’atteindre un public plus large en exécutant des bijoux à des prix plus abordables? Comme j’ai une boutique à Beyrouth et que ma stratégie est d’être présente dans divers grands magasins internationaux, comme par exemple Selfridges, où je suis depuis le 1er octobre, j’ai besoin de satisfaire une plus large clientèle. De ce fait, quand je crée une collection, j’essaye toujours d’offrir une large gamme de produits dans chacune de mes collections, pour les femmes discrètes ou pour les exubérantes, pour les classiques ou pour les edgy mais tout avec délicatesse et raffinement. Propos recueillis par Rita Saadé