Prestige N° 272, Mars 2016
Sur le plateau de Fashion Star Arabia
Elle a fait sa première apparition sur nos écrans en 2009, alors qu’elle était en compétition en tant que mannequin dans «Mission Fashion» … Et à partir de ce moment, elle a accaparé le public. Avec ses vêtements distingués, son allure gracieuse et sa silhouette edgy, Hanaa Ben Abdesslem est devenue le premier mannequin arabe avec une carrière internationale … Un exploit pas facile. La route était pavée de défis, que la beauté tunisienne a affrontés avec professionnalisme, dévouement et travail acharné. Hanaa a été sur les podiums pour des couturiers comme Givenchy, Chanel, Ralph & Russo, Hermès et Dior; travaillé avec les photographes les plus importants dans l’industrie et a été présentée plusieurs fois dans les magazines de mode haut de gamme à travers le monde. Aujourd’hui, Hanaa est de retour pour illuminer nos écrans en tant que mentor sur «Fashion Star Arabia» sur Dubai One Tv. Prestige a suivi Hanaa dans une visite des coulisses …
© Photo: Roger Moukarzel © Backstage photos: Elie Abi Hanaa
Hanaa, vous êtes de retour à Beyrouth après votre participation dans «Mission Fashion» en 2009 … Comment percevez-vous ce retour? Je suis très excitée et heureuse d’être enfin de retour. La ville a prospéré au cours des huit dernières années. Il y a beaucoup plus de bâtiments modernes, des magasins de mode, qu’ils soient associés à des noms de couturiers ou concept stores.
Cette fois, vous êtes ici pour «Fashion Star Arabia», un nouveau programme sur Dubaï One TV, mais comme mentor … Pouvez-vous nous en parler un peu plus? Le concept du programme s’articule autour de la mode. Il y a 12 designers de différents pays arabes représentant leur pays. Les designers sont divisés en deux groupes qui seront en compétition chaque semaine et chaque groupe a un mentor; moi-même et Ramzi Tabiat. Au-dessus des mentors et des designers, il y a le mentor principal et parrain du spectacle, la créatrice Reem Acra. Chaque semaine, on leur présente un thème pour le printemps-été 2016 et chaque concepteur a besoin de créer ses dessins autour du thème et de la saison. Ramzi et moi essayons de les guider pour améliorer leur concept, au cours des deux jours, qui leur sont accordés pour concevoir leurs créations et Reem Acra supervise tous les travaux des designers. Enfin, ils présentent leur collection thématique sur le podium et ils seront jugés et éliminés un par un chaque semaine jusqu’à ce que celui qui reste en dernier devienne la Fashion Star Arabia.
Avant d’être un mentor, vous étiez dans la peau des participants (comme mannequin) … Cela vous donne-t-il une perspective différente de celle de vos collègues? Seriez-vous plus clémente avec eux? Au contraire, dans la mesure où j’ai une perspective très différente, je serai probablement plus perspicace sur les détails concernant la coupe, les matériaux, couleurs, et comment le modèle s’ajuste sur le mannequin et la façon dont il sera perçu aux yeux du spectateur. J’ai fait des podiums et j’ai porté les plus belles créations par les plus grands couturiers du monde: Gaultier, Givenchy, Hermès, Dior, Vauthier, Ralph & Russo, Chanel, etc et j’ai fait de mon mieux pour partager mon expérience avec les designers pour les aider à s’améliorer, créer et attirer leur attention sur des détails spécifiques.
Quels sont les éléments qui contribuent à la réussite d’une collection à votre avis? À mon avis, un designer qui a du succès crée une collection unique fidèle à son identité. C’est ce qui fait la différence avec un modèle imité ou déjà vu et un modèle qui reflète l’identité de celui qui l’a crée. En parallèle au caractère unique du modèle, il y a la conception de vêtements qui ajoutent de la valeur à la silhouette. C’est très important que le design soit sous son meilleur aspect lorsqu’il est porté et je garde constamment un œil sur ce détail.
Comment décririez-vous votre journée typique? Je me réveille habituellement assez tôt et commence ma journée en buvant un jus frais pressé de légumes-fruits. Si je n’ai pas une journée de travail qui commence tôt, je peux faire une séance d’entraînement avec mon entraîneur. Ensuite je prends une douche et me change, je regarde mes e-mails et puis je sors soit à un rendez-vous de travail ou autre.
Vous êtes le premier mannequin arabe à obtenir une reconnaissance internationale. Vous avez fait les podiums pour les plus grands noms de la mode, vous étiez l’égérie de Lancôme, pris des poses pour les photographes de mode de renom … Tout en restant fidèle à vous-même et vos croyances … Etait-ce difficile de percer? Le fait d’être arabe d’origine a-t-il mis une pression supplémentaire sur vos épaules? C’était difficile au début, mais quand les créateurs, photographes et autres dans l’industrie de la mode ont commencé à comprendre et voir que je suis professionnelle en gardant mes valeurs et origine, une compréhension mutuelle et un respect furent établis.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir devenir mannequin? Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce monde? J’ai toujours aimé l’art et la mode. Quand j’étais jeune, je regardais toujours les défilés de mode de Jean Paul Gaultier à la télévision et vu que j’avais la même silhouette grande et mince que celle des mannequins. C’est devenu mon rêve de marcher sur les podiums avec tout le glamour comme ces modèles que je voyais à la télévision.
© Photo: Roger Moukarzel – Stylist & Image Consultant: Danielle Charaoui
Hairstylist: Tarek Rizk – Makeup artist: Christian AbouHaidar
Etait-ce difficile, ou l’est-il encore, d’expliquer à votre famille ce que vous faites et le faire accepter? Quand j’ai commencé ma carrière de mannequin, je ne pouvais pas expliquer l’industrie de la mode parce que je ne comprenais pas complètement. Grâce à l’expérience, des essais et des erreurs, j’ai appris. Aujourd’hui, je me sens bien informée et assez expérimentée pour expliquer à tout le monde. Je suis très heureuse d’avoir une famille très fière de ce que j’ai accompli.
Dans notre région, toute personne qui fait les podiums ou figure dans un shooting éditorial, est rapidement considérée comme Top Model ou super Model, alors qu’en fait, un modèle n’est pas nécessairement Top Model, et il y a plusieurs catégories de mannequins … Pouvez-vous expliquer les différences et les différentes catégories? J’aimerais expliquer parce qu’il y a un malentendu dans la région de ce qui fait d’un modèle vraiment un Top Model. Dans le monde arabe, tout mannequin qui a présenté un défilé avec un designer étranger, est considéré automatiquement elle / lui comme un Top Model. Quand en fait le mot «Top» doit avoir du poids et de l’influence dans l’industrie de la mode internationale. Il existe deux catégories de mannequins dans l’industrie de la mode: Les mannequins commerciaux d’une part et les mannequins de mode qui figurent dans les grands magazines (Top Models) de l’autre. Les mannequins commerciaux sont ceux que vous voyez à la télévision et dans les magazines qui représentent des marques commerciales. La carrière d’un mannequin commercial n’est pas très longue malheureusement. Le mannequin de la mode Editorial commence une carrière comme un nouveau visage, puis commence à présenter des défilés pour des designers de renom comme Chanel, Dior, Hermès, Valli, Gaultier, etc. Elle est aussi présentée dans des photo-shoots éditoriaux dans les magazines de mode haut de gamme et travaille avec les photographes de renom; Vogue, W, V magazine, Intermission, etc. Antidote Elle commence à construire une image et un nom dans l’industrie de la mode internationale, pour devenir ensuite un top model. Comme sa carrière continue, elle finit par devenir une icône. Un exemple simple est Claudia Schiffer ou Naomi Campbell.
Nous entendons beaucoup parler du «côté obscur» de l’industrie de la mode (pressions, jalousie, fêtes, etc) … Que pensez-vous de cela? Ce n’est pas tout à fait vrai. Lorsque vous êtes représentée et travaillez avec des agences de renom dans l’industrie de la mode, ils sont très professionnels et sérieux. Tout dépend des choix que l’on fait. Dans chaque industrie, il y a des bonnes et mauvaises choses. Tout dépend avec qui vous travaillez et comment vous travaillez à la réalisation de vos objectifs et aspirations.
Quel conseil donneriez-vous à un mannequin en herbe, de notre région, conseil que vous auriez voulu recevoir à vos débuts? J’ai eu de la chance et les bonnes personnes sont arrivées dans ma vie au bon moment. Cependant, le meilleur conseil que je donnerai est de choisir une agence de bonne réputation pour les représenter.
Si vous aviez à choisir quatre dates clés de votre carrière, lesquelles et pourquoi? 2009, lorsque j’ai rencontré mon manager Sophie Galal. 2011, quand j’ai fait le défilé de mode d’exclusivité Givenchy. 2012, lorsque j’ai signé le contrat à l’international de Lancôme. 2013 à cause de tous les éditoriaux et les photographes étonnants avec qui j’ai commencé à travailler.
Vous êtes une travailleuse acharnée, mais vous trouvez aussi du temps pour la charité. Parlez-nous plus amplement au sujet de votre travail de charité et pourquoi est-il important pour vous? Je suis très reconnaissante, mais je tente d’inclure des activités dans ma vie, qui me tiennent à terre. Je pense qu’il est de ma responsabilité de donner en retour et ce qui m’a été donné. Propos recueillis par Maria Nadim
Décrivez-vous en quelques mots … Travailleuse,
concentrée, déterminée.
Quel est votre principal défaut? Perfectionniste.
Qu’appréciez-vous le plus chez vos amis?
L’attitude positive.
Votre idée du bonheur? Faire ce que j’aime.
Votre définition de l’élégance? La Simplicité.
Comment décririez-vous votre style? Minimaliste chic.
Quel est votre plat préféré? Couscous bien sûr!
Votre héros / héroïne dans la vraie vie? Ma mère, Leila.
Votre devise dans la vie? Sois honnête avec toi-même.