Elle chante, elle danse, anime et fait vibrer les cœurs. Sa voix fougueuse, se fait aussi romantique. Ainsi est Hanine sur scène, légère comme un papillon, magistrale comme son interprétation. Elle puise son répertoire dans le patrimoine libanais, arabe, classique, latino… Epouse et mère de famille comblée, l’interprète de Hanine Y son Cubano se confie à Prestige.
Comment êtes-vous venue au monde de l’art?
Je suis née au sein d’une famille qui apprécie l’art, sous toutes ses formes. Notre maison regorgeait d’une riche bibliothèque littéraire et musicale, avec des chansons du répertoire national, oriental, latino, classique, et de bien d’autres… Mon frère Badih, diplômé en architecture, a opté pour la carrière artistique. Le benjamin, Bayan, diplômé en Management Information System, est lui aussi artiste, pianiste et Voice-Over.
Pour ma part, je suis avocate mais aussi passionnée de chant, de danse et de cinéma, et fière de mon Oud, reçu au stade scolaire. J’ai fait à la fois des études de droit à l’Université libanaise, et une licence en musique arabe orientale au Conservatoire National. J’allais à la faculté portant ma guitare sur une épaule, et mes livres juridiques sur l’autre. C’est d’ailleurs au bureau de l’avocat Oussama el Aref, où je faisais mon stage que le premier contact avec Michel Elefteriadès a eu lieu. Pour Michel, j’étais l’arabo-orientale et gitane à la voix puissante qu’il cherchait. Et c’est ainsi que mon premier projet Hanine y son Cubano a vu le jour.
Vous chantez, composez et animez vos spectacles, à l’instar de Hanine y son Cubano. Comment définiriez-vous votre style?
Mon style varie du latino à l’oriental classique. Actuellement, il est davantage concentré sur le patrimoine libanais, tels les «Mawawils», que j’apprécie énormément. J’ai tout récemment composé La Chai’ illa el hob (Rien que l’amour), une chanson qui s’impose, notamment par les temps qui courent. Le monde a vraiment besoin d’amour pour faire face à cette vague déferlante de violences qui l’inonde. Mon style reflète ma personnalité. En apparence, je suis très forte, mais en réalité, je suis sentimentale et romatique.
Vous êtes très attachée à votre village, Ammatour…
Effectivement, je suis très attachée à Ammatour, un village dans le Haut Chouf. J’y ai vécu jusqu’à l’âge de 14 ans. Ammatour a deux atouts: d’une part son cachet rustique très caractéristique, avec sa source d’eau, ses prés, ses champs… et d’autre part son niveau éducatif et culturel supérieur, le meilleur sur le plan national. Ammatour est mon trait d’union avec la famille, les proches, les habitants…
Vous êtes artiste et mère de famille. Comment conciliez-vous ces deux fonctions?
Je suis mariée et mère d’un garçon et d’une fille. A l’instar de toutes les femmes actives, je fais de mon mieux pour organiser mon temps de façon à pouvoir concilier ces deux fonctions. Toutefois, j’accorde la priorité absolue à ma famille. J’avoue que si pour bien des couples le mariage représente un obstacle, le mien avec Philippe m’a permis, bien au contraire, d’aller de l’avant grâce à son soutien et sa compréhension.
Aimeriez-vous que vos enfants suivent une carrière artistique?
J’aimerais laisser à mes enfants la liberté de choisir leur propre carrière. Je les initie à toutes les cultures, et à eux de faire leur choix.
Quelles sont les clés du succès, d’après vous?
En fait, personne ne détient les clés du succès. Il arrive que des artistes qui ont une belle voix et tous les atouts nécessaires, ne rencontrent pas le succès attendu. Comme il arrive qu’une personne monte en flèche en diffusant tout simplement une vidéo sur You Tube, raflant des millions de vues. D’un point de vue général, je pense qu’un chanteur doit impérativement avoir une belle voix, être créatif dans le choix de la musique et du spectacle… L’éducation, le travail et l’amour de la profession favorisent le succès.
Nous avons vu votre frère, l’acteur Badih Abou Chacra, chanter avec vous. Aimeriez-vous interpréter un duo avec lui?
Chanter en duo avec mon frère Badih est un événement qui m’honore. Bien plus, je considère que Badih est l’un des meilleurs acteurs au Liban et dans le monde arabe. J’espère pouvoir réaliser avec lui un projet qui nous ressemble et qui va avec ma voix et la sienne.
Le rôle qui vous tient le plus à cœur et que vous aimeriez incarner?
J’aimerais chanter dans un film, avoir un rôle qui incarne une chanteuse, sinon je préfère laisser le champ libre à une actrice professionnelle.
Votre principal trait de caractère?
La transparence et l’ouverture d’esprit.
Que détestez-vous par-dessus tout?
Le mensonge et le manque de fidélité aux engagements.
Le plus beau compliment que vous avez reçu?
«La reine sur scène», en allusion à ma présence sur le plateau.
La chanson que vous aimeriez interpréter?
«Lamma a Tariq el Aïn» de Sabah, une chanson qui me ressemble. Je l’aime beaucoup parce qu’elle me rappelle mon enfance, ma mère, ma tante… Parmi les chansons arabes, je choisirai «Ala bali ya Nassini». Je suis heureuse d’avoir interprété et enregistré ces deux chansons qui me tiennent vraiment à cœur.
Si vous n’étiez pas Hanine, qui auriez-vous aimé être?
Honnêtement, je n’ai jamais pensé être une autre personne. Je suis heureuse et satisfaite d’être Hanine.
Que sont devenus vos rêves d’enfant?
Une bonne part de ces rêves a été réalisée, alors que d’autres ont changé avec le temps et la maturité.
Un futur projet en vue?
Oui, j’écris et je compose un show «visual», «Hanine à travers le monde». Il me réunira sur scène avec 14 musiciens et des danseurs. Je ne vous en dirais pas plus, pour vous réserver la surprise. Toutefois, j’espère qu’il aura du succès tant au Liban qu’à l’étranger. C’est mon rêve. Propos recueillis par Mireille Bouabjian.