Prestige N° 124, Septembre 2003
Des photos fascinantes. Pour les obtenir, il a fallu troubler le monde du silence et pas moins de vingt plongées… par 60 mètres de fond! Courants puissants, mauvaise visibilité, tout doit être pris en ligne de compte. La plongée sur épave nécessite un training poussé, une technique très spécifique, et l’utilisation de plusieurs mélanges de gaz.
La préparation à la visite d’une épave est aussi cruciale. Celle-ci gît au large de Tripoli. Il s’agit d’un navire de la Seconde Guerre mondiale. Nous avions déjà enquêté dans notre numéro d’août 2002. Descente aux entrailles de l’épave mystérieuse.
© Prestige / Simon Nadim
Le gouvernail se profile, encore fonctionnel. S’y incrustent des milliers de minuscules coquillages.© Prestige / Simon Nadim
Qu’est-ce que cet objet circulaire? Une torpille dont l’amorce est encore visible au centre.
Douze torpilles en tout, futiles instruments d’une guerre vaine: découverte d’une triste ironie dans ce navire mutilé dont on ignore encore la mission, (on suppose que c’était un porte-torpilles) et le nombre des membres de l’équipage qui ont péri.
© Prestige / Simon Nadim
Zone extrêmement poissonneuse, convoitée par les pêcheurs: car c’est un fait établi, les épaves attirent les poissons. A droite, vue d’en haut, la tourelle de la cheminée jette un regard distrait sur un banc de poissons. On raconte que des pêcheurs s’aventuraient jusqu’à l’épave, dans un équipement primaire et que les accidents se produisaient fréquemment.
© Prestige / Simon Nadim
La timonerie et la salle des moteurs de ce navire de 25 mètres de long dont la construction a été achevée «en 1934 au Havre» indique une plaque.
Le pont éventré et la brèche indiquent que ce navire a été vraisemblablement coulé par une bombe aérienne alliée ou… atteint lors d’une destructrice pêche à la dynamite. L’énigme reste à résoudre.
Emotion face au destin d’un fleuron jadis imposant, devant cette page du passé si proche si lointain.
© Prestige / Simon Nadim
L’ancre pend encore au flanc du navire, désormais immobile dans la quiétude des fonds. Un filet de pêcheur est retenu captif par l’ancre… pour avoir osé troubler le sommeil de l’épave?
L’on remonte le long de la cheminée et le navire sombre peu à peu dans les abîmes…
Reportage et photos: Simon Nadim