Prestige Nº 268, Novembre 2015
Exposition de Milan par Marie-Jeanne Asmar
L’Exposition Universelle de Milan s’enthousiasme pour le vin libanais et le spectacle de Caracalla.
Si le pavillon libanais à l’Expo Universelle de Milan «Nourrir la planète», présent parmi plus de 135 pays a eu du succès, il le doit sans aucun doute, au talent et à l’expertise de ses citoyens mis en relief entre autres, grâce au ministre libanais de l’Economie Alain Hakim qui, durant ces 184 jours, a voulu promouvoir et soutenir l’économie libanaise dans tous ses secteurs.
La troupe Caracalla omniprésente à l’Exposition Universelle de Milan. © Ministère de l’Economie et du Commerce.
Ainsi, le 17 juin nous avons assisté avec plaisir au concert d’Alain Manoukian, accompagné de son orchestre. Son «Harem» sur la place du cluster bio-méditerranéen nous a enchantés. Pour moi c’était une belle découverte car j’avoue que c’était la première fois que j’assistais à son spectacle et que je l’entendais. Un vrai bonheur!
Quand je reçus par la suite l’invitation pour le 24 septembre à une soirée «Poems, opera and wine», j’étais toute contente. Mon attente ne fut pas déçue. Sous un ciel étoilé la soirée fut belle. En présence du consul du Liban à Milan, Walid Haydar, après un mot de bienvenue prononcé par Alia Abbas, directrice générale du ministère de l’Economie et du Commerce face à un parterre de personnalités libanaises, étrangères et italiennes… on a dégusté les paroles du poète Talal Haydar qui a déclamé des rimes d’une beauté rare. Ensuite, avec le courage de celui qui ne doute en aucune façon de ses qualités, de son talent, en terre italienne, Eliya Francis, avec sa voix de ténor a chanté des morceaux d’opéra italiens, français, espagnols… Et il a eu du succès car beaucoup de visiteurs de l’expo s’arrêtant pour l’écouter en passant, ne voulaient plus partir. Après la poésie, la chanson, la peinture de Jamal Kadamani qui a peint des toiles sur place, on attendait le vin libanais. Il était représenté en l’occurrence par Zafer Chaoui, président du syndicat des viticulteurs au Liban et PDG de Ksara qui a souligné, lors de son discours, l’importance du vin libanais: «Malgré les épreuves difficiles par lesquelles passe le Liban, l’industrie du vin a connu un énorme essor au cours de ces vingt dernières années, passant de 8 producteurs de vin à la fin de la guerre civile jusqu’à 40 aujourd’hui.»
Zafer Chaoui, président du syndicat des viticulteurs au Liban et PDG de Ksara a souligné, dans son discours, le développement de l’industrie du vin libanais et son appréciation des experts mondiaux. © Ministère de l’Economie et du Commerce.
Il a précisé aussi que «le vin libanais a été capable de devenir ambassadeur du Liban puisqu’il a voyagé vers plus de 30 pays dans le monde où il a connu une appréciation exceptionnelle des experts mondiaux. Lors des cinq dernières années, le vin libanais a tiré de grands profits au Royaume-Uni, en France et aux Etats-Unis.»
Avant d’inviter les présents à déguster le vin libanais dont c’était la journée, Chaoui a conclu en disant: «Nous sommes aujourd’hui présents à Milan pour promouvoir le vin libanais, connu pour être l’emblème des civilisations et de l’hospitalité depuis plus de 3 000 ans. Le vin libanais est désormais un ambassadeur culturel et économique de ce petit coin du monde. Nous sommes encore au début d’une longue voie puisque nous produisons aujourd’hui environ 9 millions de bouteilles, ce qui est minime relativement aux normes mondiales. C’est pourquoi notre vin devrait être unique, chaque bouteille cachant un message de la chaleur et de la générosité libanaises.»
Personne ce soir-là ne bouda son plaisir de boire du vin rouge, blanc ou rosé… en pensant au 26 septembre, au spectacle présenté à l’occasion de la journée nationale libanaise dans le cadre de l’expo qui ferme ses portes le 31 octobre… Un spectacle signé Caracalla avec pour titre les Mille et Une Nuits.
© Ministère de l’Economie et du Commerce.
Le spectacle des Mille et Une Nuits de Caracalla, aux couleurs chatoyantes et vivantes, a été l’apothéose de L’Expo Universelle.
Vraiment une belle surprise préparée par le comité organisateur pour cette journée qui avait commencé, comme me l’a avoué un membre du cabinet du ministre de l’Economie, par la levée du drapeau près du pavillon libanais, en présence d’officiels et qui se terminait par l’apothéose Caracalla. C’est avec un peu de curiosité que je les attendais, pour savoir, moi qui les ai connus depuis longtemps, s’ils avaient changé, si j’allais être déçue… Pas du tout! Sur la scène de l’auditorium de l’expo, devant de nombreux spectateurs, après l’hymne national et la parole de bienvenue du ministre de l’Economie Alain Hakim, ce fut une fusion de couleurs, des tableaux pleins de poésie. Les danseurs et danseuses étaient magnifiques. Bravo aux nouveaux chorégraphes de la famille Alissar et Yvan Caracalla, au directeur artistique et costume design Abdel Halim Caracalla. En première partie du spectacle, on eut droit à la représentation splendide des Mille et Une Nuits sur la musique de Maurice Ravel et Rimsky Korsakov. En seconde partie du spectacle les Libanais immigrés en Italie furent ravis d’entendre la chanteuse Hoda, le chanteur Joseph Azar, de voir la troupe s’exhiber dans une dabké et Omar Caracalla effectuer avec maestria la danse traditionnelle de l’épée…
En sortant du spectacle j’étais très fière de notre troupe de danse nationale surtout en entendant les commentaires des Italiens qui n’en revenaient pas d’avoir vu tant de sensualité, de beauté et de bravoure… Ce serait merveilleux s’ils revenaient se produire sur une grande scène italienne. Alissar Caracalla m’a dit que cela leur plairait bien. Et moi je dis: succès assuré!